Nous avons abordé la saison 2019 avec un double objectif :
1) redonner le programme de la saison passée (Cantate 191 « Gloria in excelsis Deo » de Bach et grande messe en ut de Mozart) au cours d’un concert prévu à Castanet-Tolosan le dimanche 16 décembre 2018, à l’invitation des Amis des Orgues de Castanet,
Le concert à l’église de Castanet-Tolosan fut un moment de grâce.
Magnifiquement accompagnés à l’orgue par Marc Chiron, nous avons pu rechanter la cantate 191 de Bach et la grande messe en ut de Mozart avec 4 merveilleux solistes : Béatrice Buiron et Fiona Hick (sopranos), Frédéric Reussard (ténor) et Julien Bréan (basse).
En témoignent les extraits suivants de la Messe en ut : successivement, le Kyrie (choeur à 5 voix et Béatrice Buiron, soliste), le duo Domine Deus (Fiona Hick et Béatrice Buiron, solistes) et le Qui tollis (choeur à 8 voix).
En supplément des oeuvres chorales, Marc Chiron a interprété :
– de J.S. Bach : le prélude en ut majeur du Livre 2 du Clavier Bien Tempéré,
– de D. Buxtehude : la fantaisie de choral « Wie schön leuchtet das Morgenstern »
2) travailler 3 nouvelles oeuvres :
– le grand motet Dominus Regnavit de Mondonville, compositeur français de la période baroque,
– la Messe du Couronnement de Mozart, oeuvre que nous avions déjà chantée il y a quelques années, mais avec accompagnement de piano,
– un florilège des 3 Dixit Dominus de Vivaldi (RV 594 à double chœur et double orchestre, RV 595, RV 807) .
Ces 3 oeuvres ont été données au cours de 3 concerts, avec le concours de Béatrice Buiron (soprano), Cristelle Gouffé (mezzo), Pierre Perny (ténor) et Julien Bréan (basse) :
– dimanche 16 juin à l’église Saint Exupère,
– mercredi 19 juin à la chapelle Sainte Anne,
– dimanche 23 juin à l’église Sainte Marie-Madeleine (Pibrac)
Présentation des oeuvres
Mondonville – Dominus Regnavit
Jean-Joseph Cassanéa de Mondonville est né à Narbonne en 1711 et est décédé à Paris en 1772. C’est une des grandes figures de la musique française du 18ème siècle (notamment en tant que directeur du Concert Spirituel), avec un style influencé aussi par les musiques italiennes et germaniques.
Violoniste virtuose, il s’est aussi illustré, d’abord à Lille puis à Paris (à partir de 1739) comme un compositeur très inventif dans tous les genres : musique instrumentale, musique vocale profane et sacrée.
Dans le domaine de la musique sacrée, il a ainsi créé la forme de l’oratorio français. Il a aussi composé 17 grands motets (dits encore motets à grand chœur), un genre musical français inauguré entre autres par Delalande. Ecrit sur un texte liturgique latin (souvent un Psaume), le grand motet est un enchaînement de chœurs (à 5 voix, dont 3 parties d’hommes), récits et arias pour solistes. Exécuté chaque jour dans la Chapelle royale, le grand motet devient la pierre angulaire du répertoire du Concert Spirituel à partir de 1725.
Le grand motet « Dominus regnavit » a été composé en 1734. Le texte est celui du Psaume 92, qui exalte la puissance de Dieu qui, du haut des cieux, domine la terre et les eaux.
La musique est très descriptive, voire théâtrale.
Le motet commence par une ouverture à la française. Puis se suivent 6 mouvements : Dominus regnavit (chœur), Et enim firmavit (trio alto-ténor – basse), Parate sedes (duo soprano 1 – soprano 2), Elevaverunt (chœur), Testimonia sua (récit soprano 1) et Gloria Patri (chœur).
Mozart – Messe du Couronnement
Début 1779, de retour d’un voyage pénible à Paris, en proie à une déception amoureuse et confronté à des difficultés financières, Mozart dut reprendre son service auprès de l’archevêque de Salzbourg (Hieronymus von Colloredo) qu’il détestait.
Sur une commande de ce dernier, Mozart composa une messe en ut majeur pour chœur à 4 voix et 4 solistes, messe qu’il acheva fin mars. C’est une messe brève (25 minutes) mais qui a des allures de messe solennelle. Elle fut donnée pour la première fois à la cathédrale de Salzbourg à Pâques 1779. La Messe du Couronnement semble avoir reçu ce nom après avoir été exécutée en 1791 pour célébrer le couronnement de l’empereur Léopold II à la tête du royaume de Bohême.
Vivaldi – Dixit Dominus
Le Psaume 110 (Dixit Dominus) a inspiré nombre de compositeurs, en particulier Haendel et Vivaldi.
Comme le Psaume 92, c’est un psaume qui rend hommage à la puissance divine. Il est régulièrement inclus dans l’Office des Vêpres.
Vivaldi a composé plusieurs musiques sur ce texte, dont trois nous sont parvenues :
- RV 594 (en ré majeur, datant de 1720) : pour 5 solistes, double chœur à 4 voix et double orchestre,
- RV 595 (en ré majeur, datant de la période 1713-1717) : pour 5 solistes, chœur simple à 5 voix et orchestre
- RV 807 (en ré majeur, composé au début des années 1730, attribué à Vivaldi en 2005) : pour 5 solistes, chœur et orchestre.
L’écriture du premier Dixit Dominus (RV 595) est très épurée et contraste avec celles des autres Dixit Dominus (RV 594 et RV 807), beaucoup plus brillantes.
Voce Tolosa a choisi les plus beaux chœurs et arias dans ces trois œuvres et propose l’enchaînement suivant, qui reconstitue le texte intégral du psaume :
- Dixit Dominus (RV 595, chœur)
- Donec ponam (RV 595, chœur)
- Virgam virtutis (RV 595, aria soprano 1)
- Tecum principium (RV 595, duo soprano 1 / soprano 2)
- Juravit (RV 595, chœur)
- Dominus a dextris tuis (RV 807, aria ténor)
- Implebit (RV 595, aria soprano 1 puis chœur)
- De torrente (RV 594, aria soprano 2)
- Gloria Patri (RV 594, double chœur, double orchestre)
- Sicut erat (RV 594, double chœur, double orchestre)