Nous avons terminé l’année 2016 par un concert à l’église de Paulhac le 5 novembre 2016 avec une reprise de notre programme de l’année dernière :
– Vivaldi : le concerto pour cordes RV 153 et le Stabat Mater, avec Marc Pontus (alto)
– Haendel : le Dixit Dominus, avec Julie Goron (soprano) et Marc Pontus (alto).
Vous pouvez écouter un extrait mp3 de ce concert :
Vivaldi-StabatMater-Eja mater
Puis nous avons travaillé deux nouvelles oeuvres baroques :
– le Stabat Mater de Pergolèse (on devrait dire Pergolesi), dans la version de Desmond Ratcliffe (transcription pour choeur des arias pour duos de solistes),
– une messe de Jan Dismas Zelenka, compositeur tchèque contemporain de J.S. Bach : la Missa Sanctissimae Trinitatis (ZWV 17).
Nous avons chanté ces 2 oeuvres au cours de 2 concerts à Toulouse, chaque fois devant plus de 200 personnes :
– le dimanche 18 juin à l’église Saint Exupère,
– le mardi 20 juin à la chapelle Sainte Anne.
Les solistes étaient :
– Pauline Larivière (soprano) et Marc Pontus (alto), dans le Stabat Mater de Pergolesi et la messe de Zelenka,
– Pierre Perny (ténor) et Antonio Guirao (baryton), dans la messe de Zelenka.
Voici quelques extraits audio de ces concerts :
1) Stabat Mater de Pergolesi : « Quando corpus morietur » (air pour soprano et alto), enregistré à la chapelle Ste Anne
2) Stabat Mater de Pergolesi : « Amen » (choeur), enregistré à la chapelle Ste Anne
3) messe de Zelenka : « Agnus Dei 1 » (air pour ténor-basse), enregistré à la chapelle Ste Anne
4) messe de Zelenka : « Et unam sanctam catholicam » (air pour soprano-alto-ténor), enregistré à la chapelle Ste Anne
5) messe de Zelenka : « Credo » (choeur et solistes), enregistré à l’église St Exupère
6) messe de Zelenka : « Cum sancto spiritu » (choeur), enregistré à l’église St Exupère
Le Stabat Mater de Pergolesi
Giovanni Battista Draghi dit Pergolesi (Jean-Baptiste Pergolèse en français) fait partie des figures de légende de la musique. Né en 1710, il mourut de tuberculose en 1736, quelques semaines après avoir achevé le Stabat Mater.
Le Stabat Mater est une commande soit du Duc de Maddaloni, mécène de Pergolèse, soit d’une confrérie de Naples, qui souhaitait remplacer le Stabat Mater d’A. Scarlatti par une œuvre du même effectif vocal (duo soprano, alto).
Le texte, probablement écrit par un moine franciscain au 13ème siècle, a inspiré nombre de musiciens, dont Vivaldi. A. et D. Scarlatti, Haydn, Schubert, Poulenc.
La version de Pergolèse est construite comme une cantate italienne du 18ème siècle, avec arias et duos. Pergolèse en a réduit le nombre des strophes de 20 (dans la prière) à 13 dans son œuvre.
La musique composée par Pergolèse est indéniablement inspirée de l’opéra. Elle rivalise avec celle de Vivaldi sur le même texte pour traduire tout l’éventail des émotions d’une mère au pied de la Croix.
Accédant très vite à une renommée exceptionnelle, l’œuvre a été reprise et adaptée maintes fois par la suite, notamment par Bach dans sa cantate « Tilge, Höchster, meine Sünden » (BWV 1083).
Le compositeur britannique Desmond Ratcliffe, décédé en 2001, a fait une très belle adaptation des duos pour chœur mixte à 4 voix. Les arias pour soliste (alto ou soprano) sont conservés tels quels. C’est cette version qui a été chantée par Voce Tolosa.
La Missa Sanctissimae Trinitatis de J.D. Zelenka
Jan Dismas Zelenka (1679-1745), parfois appelé le « Bach tchèque », est considéré aujourd’hui comme le plus important compositeur tchèque de la période baroque.
Fils d’un Cantor dans un petit village au sud de Prague, sa carrière de compositeur commence tardivement (à l’âge de 30 ans). Il étudie alors le contrepoint avec Fux (à Vienne) puis part à Venise compléter sa formation auprès d’Antonio Lotti. Il s’installe ensuite à Dresde où il restera jusqu’à la fin de sa vie, combinant ses activités de contrebassiste dans l’orchestre de la cour et de compositeur d’église, sans parvenir à être nommé maître de chapelle, à cause de l’arrivée à Dresde de Hasse, compositeur d’opéra.
Sa production musicale est intense de 1723 …. jusqu’à l’arrivée de Hasse, en 1731. Elle chute vertigineusement à partir de 1741, alors qu’il est de plus en plus isolé et délaissé par le pouvoir. Sa disparition en 1745 passe presque inaperçue.
Zelenka a composé près de 250 œuvres, dont seulement une vingtaine pour le répertoire instrumental et profane. Une partie importante de ses œuvres a disparu dans les bombardements de Dresde en 1945.
Sa musique montre une excellente maîtrise du contrepoint. Elle est aussi souvent parcourue d’effets, de frissons rythmiques répétitifs, syncopés, de ruptures, de changements d’accentuation qui en font une sorte de volcan en activité imprévisible. On pourra en juger en écoutant la Missa Sanctissimae Trinitatis.
Bach et Telemann l’ont rencontré et ont correspondu avec lui, appréciant sa science du contrepoint et son inventivité harmonique, empreinte d’influence italienne. Lorsque Bach rend visite à son fils Wilhem Friedmann, organiste à Dresde, il rencontre Zelenka et demande à pouvoir recopier certaines de ses œuvres.
La Missa Sanctissimae Trinitatis (ZWV 17) date de 1736, la même année que le Stabat Mater de Pergolèse !, et fait partie des 5 grandes messes de la période 1736-1741.
C’est une messe solennelle, pour chœur mixte à 4 voix, 4 solistes (soprano, alto, ténor, basse) et orchestre à cordes (violons 1, violons 2, altos, violoncelles, contrebasse) complété par une basse continue (orgue ou clavecin), 2 hautbois, 2 flûtes et 1 chalumeau (ancêtre de la clarinette).
La succession des pièces est la suivante :
- Kyrie Eleison 1 (chœur)
- Christe Eleison (aria pour alto solo)
- Kyrie Eleison 2 (fugue pour chœur)
- Gloria in excelsis Deo (chœur et 3 solistes, soprano, alto, ténor)
- Qui tollis peccata mundi (4 solistes et chœur)
- Cum sancto Spiritu 1 (chœur)
- Cum sancto Spiritu 2 (fugue pour chœur)
- Credo in unum Deum (chœur et 4 solistes)
- Et incarnatus est (chœur)
- Et resurrexit (chœur et ténor solo)
- Et unam sanctam catholicam (solistes soprano, alto, ténor)
- Et vitam venturi saeculi (fugue pour chœur)
- Sanctus (chœur)
- Benedictus (aria pour soprano solo)
- Osanna in excelsis Deo (chœur)
- Agnus Dei 1 (duo solistes ténor et basse)
- Agnus Dei 2 (chœur)
- Dona nobis pacem (fugue pour chœur, reprise du Kyrie 2)