Saison 2016

La saison 2015-2016 a été marquée par :
1) la reprise d’oeuvres travaillées au cours des saisons précédentes : le Requiem de Mozart, le Gloria de Vivaldi (RV 589, pas le RV 588, que nous avions d’ailleurs chanté il y a plusieurs années) et la messe luthérienne en sol mineur de Bach (BWV 235).
2) l’apprentissage d’une oeuvre que nous rêvions de chanter depuis longtemps : le Dixit Dominus de Haendel.

C’est ainsi que nous avons pu donner 4 concerts :

1) le samedi 13 février, à Montrabé : la municipalité de cette commune nous a invités à chanter le Requiem de Mozart. Le concert a eu lieu dans la salle polyvalente, devant une assistance nombreuse (350 personnes). Le choeur a été accompagné par un orchestre d’une vingtaine de musiciens.
Avant le Requiem, Pauline Larivière (soprano) a chanté le motet Exsultate, jubilate de Mozart. Pour le Requiem, les autres solistes étaient : Daniela Guerini (alto), Alfredo Poesina (ténor) et Julien Véronèse (basse).

2) le dimanche 20 mars, à l’église de Castanet-Tolosan : à l’invitation de l’association « Les Amis des orgues de l’église de Castanet », nous avons rechanté le Gloria de Vivaldi et la messe en sol mineur de Bach, accompagnés à l’orgue par Marc Chiron.
Solistes : Julie Goron (soprano) et Garance Le Barth (alto).
Marc Chiron a aussi interprété en première partie du concert d’une part des œuvres virtuoses pour orgue avec le grand prélude en mi mineur de Nikolaus Bruhns et la chaconne en mi mineur de Dietrich Buxtehude,et d’autre part deux chorals plus intimistes de J.S. Bach dont le remarquable choral «O Mensch, bewein’ dein’ Sünde gross» (BWV 622).
Voir Article de La Dépêche du Midi

3) le dimanche 12 juin (17h30) et le jeudi 23 juin (20h30) : nos traditionnels concerts de fin de saison, le premier à l’église Saint Exupère, le deuxième à la chapelle Sainte Anne.
Au programme, bien évidemment, le Dixit Dominus de Haendel, mais pas seulement …
Car la première partie de chaque concert a comporté deux oeuvres magnifiques de Vivaldi : un concerto pour cordes (en sol mineur, RV 153) et le célèbre Stabat Mater, interprété par Caroline Champy-Tursun (alto).
Un orchestre à cordes d’une dizaine de musiciens, désormais fidèles partenaires de Voce Tolosa, a joué l’ensemble des oeuvres.
Aurélie Fargues (soprano) a rejoint Caroline Champy-Tursun pour l’interprétation du Dixit Dominus.

Voici des liens vers quelques extraits audio de ces derniers concerts :

1) le Concerto Vivaldi RV 153 1er mvt

2) 2 extraits du Stabat Mater de Vivaldi :« Stabat Mater dolorosa » et « Eja Mater »)
 
 
3) le choeur d’entrée du Dixit Dominus (choeur d’entrée) de Haendel
 

Le concert du 23 juin a été enregistré en vidéo. Quelques extraits ci-dessous :

Quelques mots sur le Stabat Mater de Vivaldi etle Dixit Dominus de Haendel :

1) le Stabat Mater de Vivaldi
1712 : Vivaldi a déjà 34 ans et officie depuis 9 ans comme maître de violon à l’hospice de la Pietà à Venise. Mais les institutions de Venise restent réticentes à son égard malgré la réputation grandissante du musicien à travers toute l’Europe, et c’est vers Brescia, sa ville natale à 180 km de Venise, que Vivaldi se tourne pour composer sa première œuvre sacrée d’envergure : le Stabat Mater.
Le texte du Stabat Mater a été écrit au 13ième siècle. C’est une méditation en texte latin sur la souffrance de Marie lors de la crucifixion de Jésus-Christ. Il comporte 20 strophes de 3 vers chacune.
Vivaldi a mis en musique les 10 premières strophes, conformément à la pratique de l’époque. Dix strophes dont les trois premières présentent un matériel musical subtilement contrasté, reproduit à l’identique pour les trois strophes suivantes.
Ce sublime chant d’amour, de douleur et de piété, soutenu par une orchestration minimaliste d’une prodigieuse intensité, modulant dans les univers lugubres de fa mineur à ut mineur, alterne des mouvements lents (Largo, Adagissimo, Lento) ou modérés (Andante).
Il n’y a que l’Amen final qui soit vif : c’est un tourbillon qui s’achève sur un accord majeur radieux.
Le Stabat Mater fut probablement créé le 18 mars 1712, à Brescia donc, à l’occasion de la fête des Sept Douleurs de la Bienheureuse Vierge Marie.Lo in de Venise, Vivaldi venait de réussir un coup de maître.

2) le Dixit Dominus de Haendel
Issu d’une famille aisée et élevé dans une ville raffinée et prospère (Halle), Georg Friedrich Haendel était destiné à une carrière juridique. Mais il montra dès l’âge de 10 ans des dons exceptionnels pour la musique et, lorsque le jeune Saxon débarqua à Rome fin 1706, alors qu’il n’avait que 21 ans, c’était déjà un excellent instrumentiste (violon, clavecin, orgue) et un compositeur précoce (d’opéra en particulier).
C’est donc à Rome, début 1707, que Haendel composa le « Dixit Dominus » ; celui-ci fut créé peut-être le jour de Pâques, à Saint Jean de Latran ou au palais du cardinal Ottoboni, richissime mécène, chez lequel Haendel rencontra de grands musiciens italiens de l’époque (notamment Scarlatti, père et fils).
Issu du Psaume 109, le texte affirme la puissance de Dieu sur les peuples et ceux qui les gouvernent.
Haendel a écrit là une sorte de concerto vocal, dans lequel on sent à la fois ses origines luthériennes, notamment dans les passages en plain-chant (« cantus firmus ») du premier et du dernier chœur et des influences italiennes (notamment Corelli) que le jeune musicien a assimilées avec une facilité surprenante.
Hormis le sublime Adagio « De torrente in via bibet » (« il boira de l’eau du torrent dans le chemin ») chanté par les 2 solistes, tout n’est qu’énergie bouillonnante.
Depuis peu à Rome, Haendel a probablement voulu impressionner la société dans laquelle il évoluait et accomplit ici un tour de force, en particulier dans le Gloria final : celui-ci commence par une fugue à 3 sujets, l’un de ces sujets étant le thème de plain-chant entendu dans le premier chœur (« Dixit Dominus »), et se termine par une fugue rapide, « Et in saecula », reposant sur un thème unique en notes répétées, avec un passage plus conventionnel, où l’amplitude des parties vocales s’étend presque sur 2 octaves.
Et il y aussi d’autres chœurs incroyables, comme le « Tu es sacerdos in aeternum, secundum ordinem Melchisedech », dans lequel Haendel démontre sa maîtrise parfaite du contrepoint, avec des phrases qui coulent et se superposent comme des vagues.
Ou comme le « Conquasabit » dans lequel Haendel traduit de façon très imagée la destruction évoquée par le texte au moyen de répétitions staccato sur le mot « con-qua-sa-a-a-a-bit ».